Sherbrooke, le 12 janvier 1995

Marie-France Deschamps
195, rue Beauharnois
Sherbrooke (Québec)
J1G 3Z2

Le but de cette lettre est de te fournir la force de courage suffisante pour te permettre un vrai retour aux études. J'entends par retour aux études, aller chercher la formation qui te permettra de travailler dans le domaine qu'aspire l'épanouissement de ton futur. Tout comme moi, ton parcours sera probablement parsemé d'embûches. C'est pour cette raison que tu dois saisir le vrai sens que doit prendre la force de courage.

Je me rappelle de mon retour aux études au CENTRE DE FORMATION ST-MICHEL, 135 rue King ouest, Sherbrooke au printemps 1992. Je devais obtenir ma formation en Chimie Sec IV & V, afin d'être accepté en Technique Santé Animale au COLLÈGE DE SHERBROOKE (MAINTENANT CÉGEP DE SHERBROOKE), 475, rue Parc, Sherbrooke. Or, après avoir commencé mes cours de chimie, j'envoie mon inscription à l'attention de Monique Lasnier, chargée de l'aide pédagogique individuelle de cette technique au COLLÈGE DE SHERBROOKE (MAINTENANT CÉGEP DE SHERBROOKE). Malgré le fait que j'étais sur la voie d'une réussite certaine en Chimie du secondaire, j'ai été refusé au premier tour de sélection. Pourvu d'une persévérance inébranlable, je n'attends point le résultat du deuxième tour. Je me rends plutôt au bureau de Monique Lasnier pour lui demander le pourquoi de ce refus :

Monique Lasnier :

«Un résultat académique obtenu au CENTRE DE FORMATION ST-MICHEL devrait être réduit de 15 à 20%, afin d'être comparable à un résultat obtenu en formation régulière de jour à plein temps. Et que même si j'obtenais les résultats requis compte tenu de cette distinction. Je n'avais aucune chance de faire mon entrée à l'automne 1992, car ma formation en chimie du secondaire n'était pas terminée au moment de mon inscription. Elle m'a sensibilisée au fait que la bête noire du programme serait les deux cours de chimie du collégial.»

Serge Lacombe :

«Je lui ai répondu que ma formation en chimie du secondaire n'était pas terminée au moment de mon inscription. Au même titre que les étudiants en formation régulière de jour.»

Après cette discussion, je me suis rendu directement au bureau du Directeur du CENTRE DE FORMATION ST-MICHEL. Avec la force de courage que je possédais, j'ai sensibilisé le directeur à l'attitude de Monique Lasnier envers le centre qu'il dirigeait. J'avais 34 ans et laisse moi te dire que j'ai trouvé les mots pour provoquer le changement, c'est-à-dire l'acceptation de mon inscription en Technique Santé Animale pour l'automne 1992. C'était pour moi le début de mon avenir.

En ce jour de janvier 1995, je ne peux passer sous silence mon cheminement personnel. Après avoir été évalué comparativement avec les étudiants venus du secondaire régulier. Étant donné que Monique Lasnier m'avait mis au fait que la chimie du collégial serait la bête noire de tout étudiant inscrit dans cette technique. Je suis forcé d'admettre qu'elle avait partiellement raison. Plus du tiers des étudiants ont échoué l'un ou l'autre des cours de chimie du niveau collégial. Malgré le fait de mes embûches, j'étais le seul issu d'une formation aux adultes, j'ai réussi ou d'autres ont échoué. Je serai diplômé comme technicien en Santé Animale au printemps 95. Au moment d'écrire cette ligne, il me reste cinq semaines de théorie, une semaine d'évaluation, cinq semaines en stage clinique et cinq semaines en stage de recherches. Ce n'est pour moi qu'une simple formalité. Avec l'effort fourni, je suis déjà assuré d'un avenir des plus prometteur.

J'ose espérer que cette lettre permettra aux gens concernés de cesser toutes discriminations envers les décrocheurs, qui comme Marie-france, un jour décide d'y retourner. Et vous en conviendrez comme moi que rares sont les gens qui sont capables de tout déranger sur leur passage, d'écrire et de signer leur écrit.

En bon entendeur, Salut...

Serge Lacombe

Serge Lacombe
880, rue Jogues, unité 101
Sherbrooke (Québec)
J1H 2X9
TÉL. : (819) 565-0642